30 300 étudiant-e-s en GRÈVE
ASSOS EN GRÈVE POUR LA SALARISATION ET LA RÉMUNÉRATION DES STAGES
Cégep de Maisonneuve (SOGÉÉCOM) 7 400 étudiant-e-s en grève le 7 et 10 novembre 2025
Faculté des sciences sociales ULaval (AESS-UL) 6 500 étudiant-e-s en grève le 10 novembre 2025
Cégep du vieux Montréal (AGECVM) 6 100 étudiant-e-s en grève le 7 novembre 2025
École des technologie supérieure (AÉÉTS) 8 800 étudaint-e-s en grève le 7 novembre 2025
Travail sociale UQO (REETS) 1 500 étudiant-e-s en grève du 10 au 14 novembre 2025
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Éducation UDEM (AGÉÉÉ) assemblée générale de grève le 6 novembre
Psychoéducation UDEM (AGÉPEUM) assemblée générale le 3 novembre
Travail social UDEM (AETSUM) assemblée générale le 3 novembre
Faculté de science politique et droit UQAM (AFESPED-UQAM) assemblée générale de grève le 5 novembre pour le 7 et 10 novembre
Faculté des sciences humaines UQAM (AFESH-UQAM) assemblée générale de grève le 5 novembre pour le 7 et 10 novembre
Faculté des sciences de l’éducation UQAM (ADEESE-UQAM) assemblée générale de grève le 4 novembre pour le 7 et 10 novembre
Faculté des arts UQAM (AFEA-UQAM) assemblée générale de grève pour le 7 et 10 novembre
COMMUNIQUÉS et médias
2025
- 8 OCTOBRE: Communiqué sur la non-syndicalisation des stages
- 6 OCTOBRE: Le Tribunal du travail dit non à un syndicat de stagiaires en enseignement
2024
- 27 MARS: Québec dit non à la rémunération des stages, malgré un vent de face
- 27 MARS: Québec ferme la porte à la rémunération des stages au public
2023
2022
- 30 NOVEMBRE: Grèves des stages à l’UQAM: L’administration sanctionne les grévistes.
- 12 NOVEMBRE: Elles dénoncent les conditions de stage en enseignement, en pleine pénurie de main-d’œuvre
2018
Manifestation Montréal
Les stages font tourner les institutions, mais on veut nous faire croire qu’ils valent 0 $.
Le 10 novembre à 13h30 à la Place Pasteur, on sort les tentacules pour faire couler les fausses promesses de la CAQ ! ![]()
Manifestation Montréal
CAmps de formation de la CSQ : Un salaire pour les stagiaires
Qu’est que la RÉMUNÉRATION des stages?
Pour répondre à cette question, nous devons tout d’abord revenir sur quelque chose qui peut paraître évident : qu’est-ce qu’un salaire ? Le salaire est une somme versée en contrepartie d’un travail effectué. Comment le montant du salaire (et du salaire minimum) est-il calculé ? En fonction du coût de la vie : ce n’est pas la « valeur » de ce que nous produisons qui détermine notre salaire, mais plutôt notre salaire qui détermine (en partie) le prix (ou la valeur marchande) de ce qui est vendu.
Qu’est-ce qu’un prix ? C’est le montant qui est exigé par une entreprise pour couvrir tous les coûts, les taxes et les profits attendus lors d’une vente. Parmi les coûts, il y a non seulement les outils, les ressources et les salaires qui entrent dans la production, mais aussi le coût de reproduction de la main-d’œuvre, ce qui inclut les coûts de sa formation. Les taxes et impôts sont récupérées par les différents paliers de gouvernement afin d’assurer la reproduction de tout ce qui est nécessaire pour maintenir l’État, son infrastructure et la main-d’œuvre des secteurs privés, publics et communautaires. Enfin, les profits sont collectés par les propriétaires, non parce qu’il·le·s ont travaillé pour, mais précisément parce que leur accorde ce droit : il n’y a pas de leur travail là-dedans, seulement celui des travailleur·euse·s !
Ainsi, pour qu’il puisse y avoir des profits, il faut qu’il y ait du travail qui ne soit pas rémunéré à sa juste valeur. Qu’est-ce qui arrive lorsque ces profits sont menacés ? Pour éviter de perdre des ventes, les gestionnaires évitent de hausser les prix, donc il·le·s coupent les salaires ou les avantages sociaux. Les travailleur·euse·s doivent alors vivre (et travailler !) avec moins en effectuant leurs propres coupures. La contradiction inhérente à cette dynamique ? En gagnant moins d’argent, il·le·s achètent moins, et les profits sont menacés à nouveau ! De leur côté, les entreprises qui accordent des salaires élevés à leurs employé·e·s le font habituellement parce qu’elles font face à un syndicat digne de ce nom. Dans tous les cas, après l’embauche, des sommes considérables sont dépensées pour assurer que chaque employé·e soit bien formé·e pour son travail, avant même qu’il·le soit « productif·ve ».
Qu’est-ce qu’un stage ?
Les stages servent à l’observation ou à l’exploration d’un métier, sinon au développement ou à la mise en œuvre des compétences. Un stage peut ainsi prendre plusieurs formes, mais dans tous les cas, il s’agit d’une manière de préparer un·e futur·e employé·e pour son boulot. Il peut même impliquer la réalisation d’un travail identique à celui d’un·e salarié·e.
Qu’est-ce que la rémunération des stages ?
C’est l’obtention d’un salaire pour ce qui est, après tout, du travail : la formation n’est pas quelque chose qui est reçu passivement, mais quelque chose qui exige des efforts et, surtout, du temps. Dans le contexte actuel, les emplois deviennent toujours plus spécialisés et exigent donc davantage de formation. Or, dans plusieurs domaines, les stages sont déjà rémunérés.
Les stages non rémunérés se trouvent en plus grand nombre dans le secteur des soins et de l’éducation (des emplois majoritairement occupés par des femmes). Lorsque nous tolérons la non-rémunération de ces stages, nous contribuons à la dévalorisation de ces formes de travail pourtant indispensables à notre bien-être collectif.
Les stages non rémunérés forment la partie la plus visible de l’exploitation des étudiant·e·s. peu importe que les stagiaires contribuent ou non au travail productif : dans tous les cas, le stage n’est pas un simple passe-temps, mais un travail nécessaire à la reproduction de la main-d’œuvre et de toutes ses spécialisations. La rémunération des stages n’est pas un luxe ou un cadeau donné aux étudiant·e·s : c’est l’élimination d’un travail gratuit, d’un cadeau donné aux entreprises et à l’État.
ARGUMENTAIRE
Les stages et le marché de l’emploi
L’explosion des stages est associée à un contexte économique particulier marqué par la détérioration des conditions d’emploi et par l’accroissement de la compétitivité du monde du travail, en particulier pour les jeunes.
La crise de 2008, qui a eu comme conséquences d’intensifier la précarisation de l’emploi, de réduire les exigences salariales, de développer les horaires flexibles et atypiques, et de banaliser le travail sous-payé (voire gratuit) et le statut de « travailleur jetable », a notamment conduit à la fermeture du marché du travail pour la nouvelle génération. Dans ce contexte, les stages sont apparus comme la solution pour mettre un terme au sous-emploi des jeunes. La réalité est plus complexe : en devenant un passage obligé vers le premier emploi, les stages retardent l’entrée des nouveaux diplômés sur le marché du travail et renforcent leur précarité.
De plus, les stages non rémunérés créent du cheap labor parce-que certain.e.s employeurs.euses n’hésitent pas à remplacer leurs employé.e.s par des stagiaires pour réduire leurs coûts. S’il est difficile de trouver des chiffres illustrant cette tendance, en France, l’économiste Jean-Marie Chevalier estime qu’au moins 60 000 stages correspondent à des emplois à temps plein. Cette pratique, hautement problématique, contribue au sous-emploi et à la précarisation de l’ensemble des travailleurs et travailleuses. Effectivement, si un.e employeur.euse a accès à une main-d’œuvre gratuite, pourquoi payer un.e employé.e pour faire le même travail?